Notre histoire.
À l’heure où la voix de la gauche socialiste est reléguée aux marges d’un paysage médiatique saturé, morcelé, trop souvent dominé par la rumeur des discours réactionnaires, et cherche sa respiration, le besoin se fait pressant, presque incandescent de renouer avec la tradition d’un média engagé, au service des luttes, de l’éducation populaire, de la production d’idées.
Héritage et nécessité d’un média socialiste
Le Populaire n’était pas qu’un journal mais une mémoire, une voix, une bataille. Né en mai 1916, dans la tourmente de la guerre, sous l’impulsion de Jean Longuet, il porta dès l’origine l’étendard de l’internationalisme, de la paix, d’un socialisme vivant. Dirigé par Longuet puis par Léon Blum, il devint quotidien en 1918, traversa les tempêtes, connut des renaissances, jusqu’à s’imposer, à la Libération, comme le cœur battant de la SFIO et de la gauche populaire. À son apogée, il tirait à 250 000 exemplaires : journal de masse, journal débattu, journal vivant. Mais la vague de l’après-guerre s’estompa : la diffusion s’effrita, le souffle se perdit, et Le Populaire s’éteignit en 1970, laissant derrière lui des générations de militantes et de militants, des pages signées Blum, Faure, Mollet, et tant d’autres.
Sa disparition a laissé un vide. La gauche s’est trouvée privée d’un instrument central pour se raconter, se projeter, débattre, transmettre son histoire et ses valeurs. Or, dans une époque marquée par la défiance envers les médias traditionnels, la montée des extrêmes, la crise du débat démocratique, il est plus que jamais nécessaire de disposer d’un média qui porte la voix du socialisme, qui éclaire, qui relie, qui mobilise.
Réarmer la gauche sur le terrain des idées
Le Nouveau Populaire naît de cette conviction : il faut réarmer la gauche sur le terrain des idées, de la culture, de l’information, pour affronter les défis de notre temps. Il s’agit de renouer avec l’ambition originelle du Populaire : être à la fois journal de combat et d’éducation, espace de débat et d’analyse, outil d’organisation et de mobilisation. À l’instar de ces organes qui, à chaque époque, ont su faire vivre le pluralisme, l’exigence de vérité, la confrontation des points de vue, Le Nouveau Populaire veut être ce lieu où la gauche se pense, s’invente, s’affirme.
Diffuser la pensée socialiste, ouvrir le débat
Nous ne voulons pas d’un média qui se contente de relayer l’actualité, de suivre le fil des événements. Nous voulons un journal qui propose une analyse socialiste du monde, qui mette en lumière les sujets peu ou mal traités ailleurs, qui donne la parole à celles et ceux qui portent des alternatives, des combats, des idées neuves. Le Nouveau Populaire doit être un laboratoire où s’élabore et se diffuse la pensée socialiste dans sa diversité : un média qui valorise les initiatives locales, les solidarités concrètes, les expériences de terrain, et qui ouvre ses colonnes aux intellectuel·les, artistes, militant·es associatifs, mouvements sociaux et écologistes.
Nous voulons replacer la question doctrinale et programmatique au centre de tout : le socialisme n’est pas qu’un projet de gestion, c’est une vision du monde, une ambition pour la société, un mouvement vivant. C’est pourquoi nous appelons parallèlement à la création d’une Académie Léon Blum, pôle de production idéologique, de formation des cadres et des militant·es, de soutien aux fédérations, d’ouverture du socialisme aux contributions extérieures. Le Nouveau Populaire sera le relais naturel de ce travail de fond, en diffusant analyses, débats, repères historiques, pour armer intellectuellement et culturellement la gauche socialiste.
Un média populaire, vivant, ancré dans les territoires
Le Nouveau Populaire ne veut pas être un simple média national : il s’appuiera sur des éditions locales, pour valoriser les actions, les personnalités, les initiatives qui font vivre le socialisme sur tout le territoire. Il s’agit de renouer avec la dimension populaire du journal, d’en faire un outil d’éducation populaire, de débat, d’espoir, accessible à toutes et tous. À l’ère du numérique, il s’agit aussi de faire des écrans un espace d’émancipation, de partage, de mobilisation.
Pour une bataille culturelle et politique
Nous croyons que la bataille politique se joue d’abord sur le terrain des idées, de la culture, de l’information. La gauche ne pourra se reconstruire et peser à nouveau que si elle se donne les moyens d’exister dans l’espace public, de porter sa vision du monde, de proposer des alternatives crédibles et désirables. Le Nouveau Populaire est l’outil de cette bataille culturelle : il doit permettre à la gauche socialiste de retrouver sa capacité d’initiative, de formation, de mobilisation.
Une aventure collective, un engagement pour l’avenir
Le Nouveau Populaire n’est pas la propriété d’un groupe financier, ni le porte-voix d’un appareil : il se construit avec ses lectrices et lecteurs, ses rédacteurs et rédactrices, ses militants et militantes, dans la pluralité des sensibilités de la gauche. Il s’agit d’un projet collectif, d’une aventure commune, d’un engagement pour l’avenir.
Refaire vivre Le Populaire, c’est croire encore à la force des mots, à la puissance du débat, à la nécessité de l’engagement. C’est refuser le repli, l’oubli, la défaite. C’est, modestement mais résolument, contribuer à écrire une nouvelle page de l’histoire de la gauche : une page qui s’ouvre sur l’action, la réflexion, la solidarité, l’espoir.
Le Nouveau Populaire est né de cette conviction : notre époque a besoin d’une presse qui éclaire, qui relie, qui mobilise. Une presse qui donne à voir, à comprendre, à espérer. Une presse qui, fidèle à son héritage, choisit de se battre pour l’avenir.